Le conseil municipal vient d’avoir son débat d’orientation budgétaire pour l’année 2020 avant le vote du budget en décembre prochain. Comme d’habitude, c’est un budget sans vision et sans imagination qui nous proposé. Un budget qui se donne comme seul objectif politique, un équilibre comptable qui est de toute façon, une obligation pour les collectivités. En effet, celles-ci ne peuvent voter un budget en déficit comme c’est le cas de l’État.
Nous commençons à en avoir l’habitude, au lieu d’être un moment important pour se projeter et penser l’avenir de Chelles, avec Brice Rabaste le vote du budget est avant tout un moment de com’ pour dissimuler son bilan calamiteux.
De la com’ pour s’émerveiller d’avoir été la municipalité qui n’a pas augmenté les impôts alors qu’en réalité les taux d’imposition sont stables à Chelles depuis 19 ans… (ce qui n’empêche pas d’ailleurs les impôts d’augmenter puisque les « bases » qui sont fixées par l’administration fiscale augmentent régulièrement).
De la com’ aussi lorsqu’il nous explique que son équipe a sorti la ville du gouffre du surendettement lorsqu’on sait que la dette de la ville est d’un peu moins de 70 millions d’euros aujourd’hui contre un peu plus de 74 millions quand M. Rabaste a pris les manettes de la ville en 2014. Une baisse de l’endettement au final fort modeste, mais que les chellois auront notamment payé au prix fort de la vente de leur patrimoine commun, avec la vente des centres de vacances d’Hossegor et de Saint-Jean d’Aulps pour plus de 6 millions d’euros !
M ais le principal problème dans ce budget, ce sont bien les orientations qu’il contient. Et notamment l’obstination à poursuivre le déploiement de la très coûteuse vidéosurveillance. Dix ans après le début de l’expérience, engagée par la précédente municipalité aux abords de la gare, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Les chellois ont beau recevoir des papiers publicitaires dans leur boîte venant de la Mairie pour vanter l’installation de plusieurs caméras dans leur quartier, ils ne voient aucun résultat. Sans bilan chiffré, sans aucune évaluation, on continue à déployer ces caméras qui sont dans l’air du temps.
Autre dépense fastueuse dont les résultats sont bien modestes pour les chellois : la coûteuse place « Calla » dans le parc de Chelles, un espace désormais minéralisé dont l’aménagement d’un coût de 2 millions d’euros servira d’écrin aux logements de standing que le Maire à laissé construire à l’endroit même où il avait interrompu la construction de logement pour tous il y a cinq ans.
Le résultat de ce budget, nous le voyons, une ville à l’arrêt depuis maintenant cinq ans. Et quelques projets inutiles et coûteux. On comprend mieux pourquoi M. Rabaste a besoin de toujours plus de com’ pour faire passer la pilule.
Il en a besoin aussi pour faire oublier ses engagements politiques passés, actuels et futurs. Il est assez cocasse de voir M. Rabaste verser des larmes de crocodile sur les baisses de dotations de l’État qui s’élèvent effectivement en cumulé à 11 millions d’euros depuis le début du mandat. Ce désengagement de l’État est le résultat d’une politique délibérée, celle de tous les gouvernements depuis 15 ans, engagée sous Sarkozy et qui s’épanouit avec Emmanuel Macron aujourd’hui
Non, M. Rabaste, on ne peut pas à la fois pleurnicher à Chelles sur le méchant « État » qui baisse drastiquement ses aides aux collectivités, et rechercher « en même temps » le soutien politique d’Emmanuel Macron et de la République en Marche pour les municipales. On ne peut pas s’inquiéter sur les conséquences de la suppression de la taxe d’habitation pour notre commune, et applaudir devant ce que fait le gouvernement d’Édouard Philippe. Il faut de la cohérence en politique.
Pour le collectif Chelles 2020, un budget doit être construit à partir des besoins des chellois, et d’un projet pour la ville. Un budget, ce n’est pas un document comptable, c’est une feuille de route qui doit refléter les engagements pris lors des échéances électorales, mais qui doit aussi être évalué régulièrement avec les citoyens.
C’est pourquoi, si nous sommes élus, nous nous engageons à ce que le budget soit construit et évalué en les associant étroitement. C’est dans cet esprit que nous vous inviterons prochainement à un atelier budgétaire qui servira de point d’appui à la révision du budget 2020 dès après les élections de mars prochain.