Dernièrement, le Président de la République a parlé de « Guerre ». Non, ce n’est pas une guerre, mais une pandémie. Ceux qui font la guerre tuent, ceux qui agissent aujourd’hui sauvent des vies.
Si nul n’est directement responsable de cette pandémie, les conséquences catastrophiques qu’elles amènent au niveau économique, social et sanitaire sont directement liées aux politiques néolibérales menées ces vingt dernières années, sous les différentes présidences de Sarkozy, Hollande et Macron.
L’accélération de la mondialisation, pour permettre au 1% de la population de gagner toujours plus, a amené des milliers d’entreprises à fermer, avec le licenciement de centaines de milliers de salariés, à délocaliser la production. Des « savoir-faire » ont été sacrifiés sur l’autel de la compétitivité et du profit. Le Medef en porte une large responsabilité.
Pourtant nous avons été des millions, à Chelles comme partout dans le monde, à alerter des risques pris par de telles politiques et à nous opposer à la privatisation des services publics. Depuis des années, les professionnels de la santé alertent sur le délabrement de l’hôpital public et du système de santé : comme seule réponse les gaz des CRS…
5e puissance économique au monde, la France a été incapable d’anticiper cette pandémie : pas de masques, y compris pour ceux directement confrontés aux malades et aux personnes fragiles, pas assez de gel hydro-alcoolique, de combinaisons, de lits, de respirateurs dans les hôpitaux, de personnels,…
A Chelles, depuis plusieurs semaines, pour la santé de tous, nous sommes confinés : privés de circulation, parfois dans des conditions difficiles, que ce soit pour l’habitat, les cohabitations, le télétravail sans aménagement, tous ceux qui subissent le chômage partiel ou la perte d’emploi, la solitude, … La maladie a frappé certains, parfois gravement.
Nous avons une pensée pour toutes les personnes qui aujourd’hui encore luttent contre le virus. Ceux et celles qui vont travailler assurent les services nécessaires à notre survie : les personnels de santé, les commerçants et salariés des grandes surfaces, les transporteurs,… Nous les en remercions infiniment, prenant des risques de contamination pour permettre à chacun de continuer à vivre.
Le déconfinement, annoncé le 11 mai, doit être mis en œuvre en respectant des règles strictes d’hygiène. Mais où sont les masques pour tous, le gel hydro alcoolique à l’entrée de tous les magasins, transports, lieux de travail, écoles, les tests de dépistages ? Au final, quelle sera la facture humaine et économique des décisions irresponsables de nos dirigeants durant ces dernières années ?
Nous ne pouvons pas faire confiance à ceux qui nous gouvernent. Nous devons agir pour préparer un autre avenir démocratique, écologique et solidaire.
Aujourd’hui, nous appelons les Chelloises et les Chellois à préparer le jour d’après. Comme le collectif l’a fait depuis plus de 18 mois, nous vous appelons à prendre en main collectivement notre avenir.
Aujourd’hui, c’est une pandémie sanitaire qui paralyse le pays, demain on peut redouter des catastrophes écologiques liés aux modes d’organisation et de production de nos sociétés : déforestation, gâchis, changement climatique, pollution de l’air, des sols, de l’eau,…
Cette pandémie est l’occasion de repenser le type de société que nous voulons, quelle organisation pour faire face aux catastrophes, les priorités que nous voulons nous donner, les solidarités que nous devons privilégier, ce que chacun d’entre nous doit changer pour relever les nouveaux défis.
Ces choix doivent être faite à travers un grand débat de société : quel service public, quel impôt, quels investissements, quel type de consommation,…
Des propositions, soutenues par le collectif, ont été faites, dont voici quelques exemples :
- Un grand plan public de santé en urgence
- La relocalisation de nos productions, que ce soit pour l’alimentation, une partie de l’industrie et des services.
- Des aides visant prioritairement les petites et les moyennes entreprises (TPE/PME) ainsi que les commerçants. Les aides aux grandes entreprises doivent être assujettis à des engagements fermes sur le maintien de l’emploi et la relocalisation des productions.
- L’interdiction des licenciements dans les mois à venir
- Aucun dividende distribué aux actionnaires pour 2020
Malgré le confinement, nous invitons les Chelloises et les Chellois à manifester dès maintenant leur mobilisation :
• en continuant à applaudir tous les soirs les soignants, et toutes les professions qui travaillent dans l’ombre, pour préserver la vie.
• en affichant sur nos murs extérieurs et les réseaux sociaux des messages de mobilisations.
• En signant la pétition « Plus jamais cela, signons pour le jour d’après » initié par un collectif d’associations et de syndicats (https://france.attac.org/se-mobiliser/que-faire-face-au-coronavirus/article/petition-plus-jamais-ca-signons-pour-le-jour-d-apres).
• en nous transmettant vos avis, vos propositions, vos colères, sur l’adresse suivante : contact@chelles2020.org. Nous les publierons sur notre site web.
Le collectif « Faire Ville Ensemble » agit déjà en soutenant des initiatives des commerçants de Chelles. Nous avons aussi demandé la réouverture du cimetière de Chelles.
Dès que le déconfinement le permettra, nous organiserons des rencontres pour permettre qu’à Chelles, comme en France et partout dans le monde, se construise le jour d’après…
En attendant, restons chez nous et prenons soin de nous.