Agora de verdure ouverte sur les quartiers de la ville, ou passage minéral au blason de la ville ?
- Côté agora, la finalité originelle et louable, était, [et doit être] de faire un lieu de rencontre des habitants créant le lien entre les quartiers de l’Aulnoy, Gambetta et Résistance. Le choix du positionnement en bordure de l’avenue de la Résistance éloigne deux de ces quartiers. A titre d’exemple, pour la fête de la musique, la place Cala sert de parking aux bus des orchestres, et d’arrière-cour à la scène. Mais les Chellois sont massés sur le parking du marché provisoire.
L’objectif initial de l’AGORA a échoué.
- Côté restitution « du parc au parc », l’argument est fallacieux ! La manœuvre est si grossière que la municipalité se dément elle-même en publiant le plan de la propriété « Koller » [parc acquis par la municipalité en 1938 [Emile Fouchard], dans le magazine Chelles Mag’ n°39 de Novembre 2016.
Les 1915 m² du potager font partie intégrante du parc depuis l’origine du parc.
Il y a 50 ans, dès qu’on entrait dans le parc, on était immédiatement dans un espace végétal. Les gamins y courraient entre les taillis et les grands arbres, en milieu ombragé. L’impact naturel végétal doit être dès le premier mètre, dès l’entrée dans le parc.
L’objectif initial de l’AGORA végétale a échoué.
- Côté citoyenneté, le compte n’y est pas ! L’absence totale de concertation avec la population a débouché sur une vision égocentrée, laissant à penser qu’on a voulu « laisser sa trace » dans la pierre du parvis, au détriment d’une véritable utilité, d’une véritable AGORA, où les Chellois(e)s pourraient s’y arrêter, s’y rencontrer et échanger.
Cet endroit minéral, [où les bancs n’y trouvent pas d’ombre], n’est aujourd’hui, qu’un « couloir où l’on passe », mais « où on ne s’y arrête pas ». C’est le chemin d’accès au parc, à condition de contourner des grilles qui entravent la liberté de passage de la ville au parc, sauf à emprunter le portail, tant qu’il est ouvert….. Au contraire, les habitants veulent accéder à l’espace vert de plain- pied, en toute liberté comme partout dans le monde, de Singapour à Montréal, où l’accès à l’espace vert est au plus proche possible et sans contrainte. Vision étriquée et renfermée cette barrière n’est ni utile, ni nécessaire. Trois mètres de barrière de part et d’autre du portail suffisent à en justifier la présence décorative.
L’objectif initial de l’AGORA citoyenne a échoué.
- Côté écologie, le compte n’y est pas ! Cette soit -disant « restitution d’espaces naturels au parc de Chelles », n’est, en fait, qu’une confirmation de ce qui était conçu pour être provisoire le temps de la construction du marché actuel. Au contraire de ce qui est proclamé, avec la construction du réseau d’égouts dans cette partie du parc, c’est l’urbanisation : le sol naturel est revêtu de bitume, puis garni d’une chape pour y faire passer des camions, elle-même revêtue de pierres. La ville est entrée dans le parc. Dès lors que l’entrée d’immeuble se ferait par la place Cala, s’en serait l’ultime confirmation..
L’objectif initial de l’AGORA écologique a échoué.
- Côté inondations, cette fois le compte y est ! La collecte des eaux pluviales (et probablement des eaux usées), confirme, s’il en était besoin, le caractère urbain donné à cet espace.
Ainsi, l’orage du 11 Juin 2018, a déversé 100 millimètres d’eau sur notre commune. Au même moment, ce sont 200 m3 pour la place Cala qui ont rejoint les égouts déjà saturés ! Les inondations qui s’en sont suivies dans les maisons alentours n’ont pu qu’en être aggravées.
L’objectif initial de l’AGORA végétale a échoué.
- Côté végétation arborée, les bienfaits des régulations de grands arbres se sont évanouis avec la disparition de nombreux spécimens. Autant de fonctions d’ombrage et d’évaporation qui contribuent à créer un ilot de fraicheur aux habitants. De même, l’absorption des polluants est réduite, alors que l’air de l’avenue de la Résistance est parfois irrespirable, aux heures de pointe. De même, une évidence : la biodiversité [faune, flore, etc..) s’en trouve altérée de manière significative.
L’objectif initial de l’AGORA végétale a échoué.
Nonobstant sur les dépenses pharaoniennes de ce nouvel espace, la future nouvelle municipalité devra, avec les habitants, imaginer les différents moyens de :
- Ré – implanter des « grands arbres »
- Rendre perméable les revêtements de la place Cala
- Mettre en place la végétalisation de la partie minéralisée « récupérable », de manière à ne consacrer aux circulations que l’espace congru dans l’alignement du portail
- Restituer l’accès au parc en réduisant les mètres de la grille en contextualisant le portail dans son implantation.
L’idée était bonne,
Les objectifs initiaux n’ont pas été respectés,
Le projet dévoyé,
C’est une réalisation loupée,
Magistralement loupée !!