Depuis le 15 mars dernier, notre pays est suspendu, confiné pour lutter contre la propagation du coronavirus.
Malgré tout, les élections municipales se sont tenues, mettant en danger l’ensemble des personnes participant aux opérations de vote.
Depuis, le gouvernement a imposé sa gestion de la crise, multipliant les injonctions contradictoires et plaçant les élus locaux face à de lourdes responsabilités. De nombreuses familles ont été plongées dans des difficultés très importantes par la baisse d’activité et le chômage partiel imposé.
Le Maire de Chelles fraichement réélu a pris un certain nombre de décisions pour gérer la crise, notamment concernant la protection des chellois par la production et la distribution de masques. Plusieurs questions se sont posées ou se posent encore comme l’ouverture du marché ou encore l’ouverture des écoles, sujet sensible s’il en est.
Le collectif Faire Ville Ensemble a, pour sa part, proposé le report de cette ouverture des établissements scolaires, considérant que les conditions n’étaient pas réunies pour garantir la sécurité des enseignants, des personnels et des enfants. Il a également demandé au maire de présenter en toute transparence les clefs de répartition dans la distribution des masques, autant de courriers restés à ce jour sans réponse.
Dans ces conditions, le collectif Faire Ville Ensemble a saisi l’ensemble des élus du conseil municipal en exercice (celui de 2014 faute de pouvoir installer le nouveau conseil municipal) afin qu’ils demandent la tenue d’un conseil municipal extraordinaire pour traiter ces questions, de manière démocratique. Le maire ne peut décider tout seul de tout !
Le conseil municipal doit délibérer, puisqu’il est l’organe démocratique de prise de décisions concernant les affaires locales, comme la constitution et les lois de la République le reconnaissent.
Précisément, si un cinquième des conseillers municipaux le demande, un conseil municipal peut se tenir sur un ordre du jour précis. Nous proposions ainsi deux points à l’ordre du jour : lutte contre le covid 19 (point sur la gestion de la crise et les décisions prises, budget induit, dépenses engagées ou à prévoir, mise en place d’une information régulière auprès de l’ensemble des élus et association des élus minoritaires à la réflexion sur la gestion de la crise ) et mesures liées au dé confinement (distribution de masques à l’ensemble des habitants, mesures mises en œuvre concernant la « réouverture » des écoles (organisation en terme de locaux, entretien, …) et le périscolaire, possibilités de subventions aux associations, aménagements prévus pour les plus fragiles des habitants (loyers du parc social, aide financière aux familles, …).
L’ensemble des élus de l’opposition avaient donné leur accord parmi les différents groupes représentés au sein du conseil municipal en exercice.
Seul le groupe socialiste a refusé de donner suite à cette sollicitation.
Les arguments justifiant ce refus sont largement contestables, puisque qu’ils s’appuient sur la légitimité démocratique récente du maire considérant ainsi que la demande d’une telle réunion aurait constitué un « simulacre de démocratie » voire même un acte anti démocratique.
Pourtant, les conditions même de l’élection du 15 mars sont contestables comme en témoigne le fort taux d’abstention qui a entaché ce scrutin. Moins d’un électeur sur deux s’est déplacé.
Par ailleurs, de nombreuses irrégularités ont pu être constatées, ce qui a d’ailleurs conduit la liste Faire Ville Ensemble à effectuer un recours. D’autres listes ont aussi effectué un recours pour irrégularités.
Autant dire, que la légitimité démocratique de cette élection est extrêmement fragile. L’argument évoqué par le PS se prononçant pour le refus d’un conseil municipal ne semble donc pas recevable.
La section locale du parti socialiste a refusé de s’associer à une telle démarche regrettant la volonté du collectif de faire « un coup politique ».
Pourtant, la démocratie n’est pas un spectacle. Réunir un conseil municipal a, à fortiori en période de crise, pour faire voter de décisions locales très lourdes de conséquences dans la vie des chellois, ne peut être réduit à une stratégie, c’est le B-A-BA.
Nous ne pouvons accepter que la vie politique et démocratique locale soit mise entre parenthèse, permettant de s’installer un pouvoir personnel d’un élu omnipotent et omniscient.
Il ne s’agit pas de faire de la politique politicienne, mais bien de permettre de remettre en selle la vie démocratique de notre ville, dans des conditions données, permettant de discuter, de confronter dans l’intérêt des chellois. C’est cela la démocratie.
Peut-être le principal inconvénient d’une telle réunion aurait été l’absence d’Olivier Gil, fraîchement élu par le scrutin du 15 mars dernier ?
Ou la présence de Lucia Pereira qui malheureusement ne sera plus élue pour le prochain mandat, voire celles d’autres colistiers qui ne seront eux aussi, plus élus ? Doit-on ainsi laisser Brice Rabaste décider de tout, tout seul dans l’attente de l’avènement d’Olivier Gil en tant que conseiller municipal …. Drôle de stratégie politique, un brun narcissique… et revancharde.
Une telle attitude est incompréhensible et témoigne d’une méconnaissance et même d’un désintérêt majeur des enjeux et de la situation des chellois. Beaucoup de parents aujourd’hui sont dans l’attente, beaucoup d’enseignants ne savent pas comment vont reprendre les activités scolaires, dans quel cadre s’appuyant sur quels services périscolaires, à quel prix ? Les chellois en difficulté doivent savoir si des aides pourront être décidées, si un moratoire sur leurs loyers peut être définis. Doit-on s’en désintéresser au seul motif que le nouveau conseil municipal n’est pas encore installé et qu’il convient d’attendre des jours meilleurs.
C’est pourtant maintenant qu’il faut agir… et refuser la mise sous cloche de la démocratie. Nous disons donc merci à la section locale du parti socialiste pour cette nouvelle démonstration de grande irresponsabilité politique, à l’image de celle qui l’avait fait quitter le collectif Faire Ville Ensemble, lui reprochant la trop grande participation de citoyens en son sein, lui préférant les accords d’appareil.
Mais qui est donc l’auteur de cette violente diatribe (non signée) contre le PS local ?
Soit il s’agit d’une tribune collective engageant consensuellement l’ensemble du collectif « Faire Ville Ensemble », et l’on s’étonnera de la virulence du propos, à l’heure où l’on devrait plutôt rechercher des convergences dans l’action entre citoyens épris de meilleurs jours « d’après ».
Soit il s’agit d’un billet de (mauvaise) humeur de la part de l’un des membres du collectif n’engageant que sa propre parole, et l’on pardonnera alors peut-être l’outrance du propos (et la force symbolique de la croix tirée sur le logo du PS ?) en la mettant sur le compte – pour le coup – d’un « narcissisme revanchard » (sic).
Mais, dans un cas comme dans l’autre, force sera d’y voir le symptôme révélateur d’un sectarisme et d’une étroitesse de pensée à complet contre-courant du nécessaire rassemblement des forces citoyennes et progressistes dont notre pays a plus que jamais besoin.
Quel dommage pour le collectif d’en arriver là, et de donner en spectacle de telles aigreurs…
Merci Serge pour ton commentaire.
Cette article, comme les autres articles sur le site, ont reçu un assentiment majoritaire des membres du collectif. Le style appartient ensuite à chacun…
Le collectif Faire Ville Ensemble agit depuis plus de 18 mois au service des Chelloises et des Chellois. La question de la réouverture ou non des écoles, qui concernent plusieurs milliers de familles dans notre ville, est loin d’être une question anodine. Nous nous sommes clairement exprimés sur ce sujet et l’importance des décisions à prendre à amener le collectif à demander la tenue d’un conseil municipal. Seul le parti socialiste a refusé cette proposition (ne permettant pas la tenue d’un conseil municipal), en nous faisant parvenir un courrier dont la teneur n’engage en rien à l’union.
Il est donc important, dans cette période d’attaques sur les droits citoyens, d’incertitudes et d’interrogations, de faire connaître à tous les chellois les positions de chacun.
Le collectif œuvre depuis le début pour un large rassemblement citoyens, en y associant largement les partis politiques. Le parti socialiste, comme certains communistes, ont décidé de quitter le collectif. Nous avons subit durant toute la campagne des attaques du parti socialiste, auquel nous n’avons pas répondu. Tout cela ne participe guère au rassemblement que tu évoques, et nous le déplorons. Tes indignations nous paraissent bien sélectives, en omettant les faits.
Le collectif Faire Ville Ensemble continuera ses actions dans une démarche écologique, démocratique et social et dans l’intérêt des Chellois.